Projets de recherche

Projets de recherche

Plateforme de dialogue sur les migrations fondé sur les « voix des Africains présents sur le terrain »

Le continent africain est sans doute le plus touché par le nombre élevé de migrants et de réfugiés provoqué par les migrations et les déplacements forcés. L’augmentation des flux migratoires dans le monde a créé un nouvel élan pour les dialogues politiques et ouvert de nouvelles voies pour discuter du sujet de manière plus exhaustive. Le débat sur les migrations n’est plus confiné à l’Afrique ou à l’Asie, mais se déroule désormais au niveau mondial, notamment dans le cadre du G7 et du G20.

Dans le contexte actuel de mondialisation, la migration est un sujet extrêmement complexe qui doit être discuté par un groupe varié de parties prenantes. Les raisons de la migration, tant forcée que volontaire, sont multiples. Les gens se déplacent en raison de conflits violents, d’oppression politique, de liens familiaux à l’étranger, de la recherche d’une vie meilleure, de la dégradation de l’environnement, etc. Afin de concevoir des stratégies à long terme pour faire face à la migration et à l’exil, il est important de discuter, de décortiquer les causes profondes et de les comprendre.

L’objectif de cette enquête est de comprendre les opinions recueillies sur le terrain concernant la question de la migration dans cinq régions d’Afrique, à savoir le Nord (Sénégal), l’Ouest (Mali), l’Est (Éthiopie) et le Sud (Afrique du Sud). La recherche est axée sur la collecte d’informations auprès de citoyens et d’organisations de la société civile, ainsi que de responsables gouvernementaux et de professionnels travaillant sur les questions de migration dans ces communautés.  Les données recueillies mettront l’accent sur les témoignages recueillis sur le terrain et concernent les points suivants :

  • Les motifs de la migration parmi les membres de ces communautés
  • La manière dont le risque est géré et calculé dans le cadre du processus de migration
  • Les avantages de la migration des individus pour la communauté
  • L’impact réel (avantages et pertes) de la migration sur ces communautés.

Les données de recherche recueillies dans les cinq régions seront analysées de manière exhaustive et en fonction de chaque région. Les résultats seront évalués dans une optique politique, ce qui permettra de dégager des conclusions et de proposer des recommandations adaptées aux discussions entre les universitaires, les praticiens et les responsables politiques lorsqu’ils abordent le thème de la migration en Afrique et en Europe.

Ce projet spécial est mis en œuvre conjointement par l’IPSS et la Friedrich Ebert Stiftung (FES).

Au-delà des facteurs d’attraction et de répulsion : Idéologie de la violence et sa remise en question dans l’islam

La lutte contre la menace de la violence extrémiste est devenue un enjeu majeur dans la plupart des pays depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. En Afrique, la violence religieuse a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie, de Boko Haram au Nigeria à Al Shabaab en Somalie et ISIS en Libye, entre autres. Dans la plupart de ces groupes, ce sont surtout des jeunes qui continuent à rejoindre leurs rangs. Qu’est-ce qui pousse ces jeunes à rejoindre ces groupes ? Quelles sont leurs motivations et comment peut-on les contrer ?

Ce projet de recherche examinera la thèse sous-jacente qui motive ces décisions et explorera ce qu’ils perçoivent comme une réponse viable à leurs griefs découlant de la pauvreté, du chômage et de la mauvaise gouvernance. Il examinera de manière critique l’attrait de telles idéologies et la manière dont elles peuvent être déconstruites et transformées en une approche positive, non violente et pacifique du changement. La recherche se focalisera sur quatre pays représentant l’un des épicentres de ces crises, à savoir la Somalie, le Kenya et les pays à risque (Ouganda et Tanzanie).

Les importantes questions à rechercher sont les suivantes :

  • Quels éléments idéologiques liés à la violence extrémiste sont utilisés pour propager des méthodes radicales et recruter des jeunes à leur cause ?
  • Quelles sont les dimensions séduisantes de cette approche radicale pour les jeunes lésés et comment celle-ci se justifie-t-elle comme une réponse viable à leurs préoccupations ?
  • Comment une démarche fondée sur la « remise en question de cette idéologie » peut-elle transformer le cœur et l’esprit des jeunes radicalisés et empêcher d’autres jeunes musulmans de rejoindre des groupes violents ?
  • Comment de telles approches peuvent-elles être combinées avec des réponses aux facteurs de mécontentement sociopolitiques et de développement plus larges (pauvreté, chômage, inégalité, analphabétisme, mauvaise gouvernance, etc.)

Il s’agit d’un projet spécial financé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Série d’ateliers sur les solutions africaines (AfSol)

La série d’ateliers AfSol a été initiée pour définir et développer le concept d’AfSol en matière de paix et de sécurité, en tenant compte des besoins et des réalités du continent. La série d’ateliers offre une plateforme de discussions sur le concept et propose éventuellement une voie à suivre pour sa mise en œuvre pratique. Les résultats de la série d’ateliers seront compilés dans une série de documents de travail. La série d’ateliers sert également de base pour créer un noyau d’experts sur la question. Le premier atelier sur les solutions centrées sur l’Afrique s’est tenu les 26 et 27 septembre 2014 sur le thème « Définir et redéfinir AfSol ».

Après 2015

La position africaine commune préconise la prise en compte des questions de paix, de sécurité et de gouvernance dans le programme de développement pour la période postérieure à 2015. Cette position fait valoir que la paix et la sécurité jouent un rôle crucial dans la réalisation des ambitions de développement de l’Afrique. IPSS, en tant qu’institut œuvrant pour garantir la paix en Afrique, soutient et promeut la position africaine commune dans le cadre du programme de développement postérieur à 2015 et l’intégration de la paix et de la sécurité dans ce plan. Pour ce faire, l’IPSS travaille avec l’Union africaine et d’autres partenaires pour faire entendre la voix de l’Afrique dans ce domaine.

Programme frontalier

L’IPSS a noué un partenariat avec le Programme frontière de l’Union africaine (PFUA) en 2012 pour soutenir les activités de recherche et de sensibilisation sur la gestion des frontières en Afrique. Un premier colloque de recherche avec d’éminents experts dans ce domaine a débouché sur des recommandations politiques visant à renforcer le PFUA. En outre, l’IPSS prépare la publication d’une anthologie des frontières afin d’enrichir le débat en cours sur la gestion, le contrôle et l’intégration des frontières en Afrique. Cette anthologie rassemble certains des meilleurs travaux d’universitaires sur les questions frontalières africaines. Elle est éditée par le professeur Anthony I. Asiwaju, professeur émérite d’histoire à l’université de Lagos. L’IPSS travaille également avec le PFUA à l’élaboration d’un guide pour les États membres de l’UA sur le règlement des différends frontaliers en Afrique.

Programme de recherche sur le Soudan du Sud

IPSS, en collaboration avec la Commission pour la paix et la réconciliation au Sud-Soudan (SSPRC), travaille à l’élaboration d’un document stratégique complet sur la prévention, la gestion et la résolution des conflits (PGRC) pour le gouvernement du Sud-Soudan (GoSS).   Ce projet est une reconnaissance par l’IPSS des défis auxquels la SSPRC et d’autres institutions sont confrontées pour définir une stratégie globale de PGRC dans une situation de crise permanente.

La SSPRC est une institution du GoSS dont la mission est d’être le fer de lance de la paix et de la réconciliation au niveau national, en mettant l’accent sur le soutien des processus et des capacités locales, et de coordonner les efforts de prévention, gestion et résolution des conflits entre les différents acteurs étatiques et non étatiques impliqués. Face aux nombreux conflits en cours, l’approche de la SSPRC en matière de GPRC a surtout pris la forme d’une intervention de type « pompier ».  La capacité de la SSPRC à analyser les conflits et à identifier des stratégies en matière de GPRC adaptées au contexte est également limitée.   C’est précisément en tenant compte de ces problèmes cruciaux que l’IPSS a entrepris ce projet avec la pleine participation de la SSPRC, dont le processus de recherche et d’analyse devrait renforcer sa capacité en matière de GPRC.

Dans le cadre de ce projet, les domaines suivants feront l’objet d’un examen :

  • Conflits : Cartographie complète et création d’une base de données sur les conflits ;
  • Inventaire des interventions : liste des activités liées à la gestion, prévention et résolution des conflits, menées par des acteurs étatiques et non étatiques ;
  • Programmation : mise en correspondance des conflits avec les moyens d’intervention ;
  • Suivi et évaluation ;
  • Bilan d’apprentissage : identification des meilleures pratiques et développement de paradigmes/politiques/approches pour la rédaction d’un document stratégique complet sur la CRPM.

Méthodologie du projet

Le contexte du conflit au Sud-Soudan est très volatile et changeant. Les informations disponibles sont généralement éparses et ne sont pas entièrement fiables.  La capacité institutionnelle est embryonnaire et il n’existe pas de mécanisme établi pour communiquer et échanger des informations. Il n’existe pas non plus de « langage » commun entre les divers acteurs responsables de la gestion, prévention et règlement des conflits. En raison de ces défis, le projet est conçu de manière globale en suivant une approche itérative cyclique.

Cette démarche permet de décrypter davantage le caractère complexe du conflit lors des étapes successives.  Elle permet également de s’assurer que des informations actualisées concernant les conflits, les acteurs, les interventions et les tendances sont incluses à chaque cycle ultérieur. Les étapes successives, lorsqu’elles sont prises dans leur intégralité tout au long du cycle du projet, permettent de parvenir à une compréhension globale des conflits au Sud-Soudan et ouvrent la voie à une conception cohérente et intégrée d’une stratégie de GPRC pour la SSPRC et le GoSS en général.