Introduction
L’Institut d’études sur la paix et la sécurité (IPSS) de l’université d’Addis-Abeba est un éminent centre d’enseignement supérieur, de recherche et de dialogue politique sur la paix et la sécurité en Afrique. Créé en 2007, il figure parmi les 50 meilleurs centres de réflexion d’Afrique subsaharienne selon les rapports du Global Go to Think Tank Index publiés en 2014, 2015, 2016 et 2017. En 2010, l’Université d’Addis-Abeba a également choisi l’IPSS comme l’un de ses cinq « centres d’excellence ». Le Programme pour la paix et la sécurité en Afrique (APSP) de cet établissement, une initiative réalisée conjointement avec l’Union africaine, est en outre chargé par le Conseil exécutif de l’Union africaine de relever le défi intellectuel consistant à trouver des solutions africaines à la paix et à la sécurité en Afrique.
C’est dans ce cadre que la revue intitulée « Journal on African-Centred Solutions in peace and security (AfSol) » a été lancée par l’Institut en 2016. Il s’agit d’une revue interdisciplinaire d’études africaines portant largement sur les domaines de la paix et de la sécurité en Afrique. Il s’agit d’une revue interdisciplinaire d’études africaines portant largement sur les domaines de la paix et de la sécurité en Afrique. Elle traite des liens entre « le monde universitaire et la vie pratique » ainsi que « la théorie et la politique » en ce qui concerne les questions de société et de gouvernance en Afrique qui ont des répercussions sur la gestion de la paix et de la sécurité sur le continent.
Contexte
Depuis les années 1950, les États africains ont connu une série de changements anticonstitutionnels de régimes politiques. Des instances continentales et régionales, dirigées par l’Union africaine, ont adopté des mesures visant à atténuer la menace qui pèse sur le processus démocratisation du continent africain. Ces politiques étaient principalement motivées par la nécessité de promouvoir la transformation politique du continent au début des années 1990, lorsque plusieurs États sont passés du monopartisme et / ou du régime militaire à un style de gouvernance démocratique multipartite basé sur des élections. Ainsi, l’OUA, à l’époque, a publié la première norme africaine contre les renversements illégaux de régimes en 1997 par l’intermédiaire de son Conseil des ministres, en réaction au coup d’État survenu en Sierra Leone. Une série de règles ont été adoptées en 1999 (Sommet d’Alger), 2000 (Déclaration de Lomé), l’Acte constitutif de l’Union africaine (UA) (article 4(p)), le protocole du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPSU) (article 7(g)), et enfin, la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance (article 3(10)). Ce dispositif normatif continental a été renforcé par des ordonnancements tels que le protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance, qui est additionnel au protocole de la CEDEAO sur la prévention, la gestion, la résolution des conflits, le maintien de la paix et la sécurité.
Les deux instances continentales et régionales se sont accordées sur les éléments suivants pour déterminer si un changement de gouvernement est inconstitutionnel :
- coup d’état militaire contre un gouvernement démocratiquement élu;
- intervention de mercenaires pour remplacer un gouvernement démocratiquement élu ;
- remplacement de gouvernements démocratiquement élus par des groupes dissidents armés et des mouvements rebelles ;
- refus d’un gouvernement en place de céder le pouvoir au parti vainqueur après des élections libres, équitables et régulières.
Pourtant, la décennie 2010-2020 a été marquée par un regain des coup de forces en matière de gouvernance, comme en témoignent les coups d’État militaires contre des gouvernements démocratiquement élus (Mali-2012 et 2020- Burkina Faso 2022, République de Guinée-2021- République centrafricaine-2013, etc.), le refus des gouvernements en place de céder le pouvoir au parti vainqueur à l’issue d’élections libres, équitables et régulières (Gambie et Côte d’Ivoire) ; et les manipulations des limites de mandats constitutionnels (une forme émergente de coup d’état). Cette recrudescence, combinée au manque d’harmonisation de l’UA et des CER dans l’application des sanctions, met en doute l’efficacité des dispositifs normatifs continentaux et régionaux contre les violations de la Constitution en Afrique.
Objectif
Cette édition spéciale de la revue AfSol Journal vise à inviter au débat interdisciplinaire parmi les chercheurs et praticiens intéressés par la production d’articles universitaires portant sur la paix, la sécurité, la démocratie et le développement en Afrique. L’équipe de rédaction invite les auteurs à soumettre des articles dans les domaines suivants, sans s’y limiter :
- la recrudescence des coups d’état militaires en Afrique, causes profondes et effets sociaux.
- L’Union africaine et les CER faisant face aux changements inconstitutionnels de gouvernements (par exemple, la manipulation de la durée des mandats et le refus des gouvernements en place de céder le pouvoir aux partis vainqueurs après des élections libres, équitables et régulières dans leurs États membres) : le principe de subsidiarité en jeu.
- L’évaluation de l’efficacité des sanctions contre les auteurs de coup d’état.
- Les coups d’état et la construction de l’État en Afrique.
- Gestion des risques sécuritaires et des coups d’état en Afrique.
Calendrier proposé
- Publication de l’appel le 12 avril 2022 (sur le site web de l’IPSS, sur les plateformes reconnues et par courriel).
- Soumission des résumés illustratifs le 30 avril 2022 au plus tard.
- Examen et sélection des 8 résumés illustratifs les plus remarquables 16 mai 2022 au plus tard.
- Soumission des premières ébauches de texte – 30 juin 2022 au plus tard.
- Achèvement du processus d’examen anonyme par les pairs – 21 juillet 2022 au plus tard.
- Soumission de la version finale par l’auteur – 5 août 2022 au plus tard.
- Fin de la révision (Unité chargée de la communication) – 19 août 2022.
- Les auteurs doivent soumettre les articles révisés (versions finales) – 31 août 2022 au plus tard.
- Mise en page et conception – 23 septembre 2022 au plus tard.
- Publication et dissémination – à partir du 27 septembre 2022.
Directives relatives aux candidatures
Les candidats intéressés doivent envoyer un résumé illustratif de 500 mots maximum.
Le projet d’article (si le résumé illustratif est accepté par le comité) doit compter entre 7 000 et 9 000 mots, y compris les références et les annexes (le cas échéant), et être transmis à l’adresse électronique suivante : journalsubmission@ipss-addis.org, en copiant m.soumahoro@ipss-addis.org, en indiquant clairement l’objet [Soumission : Titre de l’article]. Les résumés illustratifs pour cette édition spéciale doivent être soumis au plus tard le 30 avril 2022 pour être publiés éventuellement en septembre 2022.